Le Maquis dans les combats de la Libération

 

Mémorial des Maquis de l'Ain et de la Résistance [Cerdon]
Mémorial des Maquis de l'Ain et de la Résistance [Cerdon]
Parachutage dans la plaine d'Échallon
Parachutage dans la plaine d'Échallon

Au début de 1944, les groupements armés issus des différents mouvements de résistance sont unifiés au sein des Forces françaises de l'intérieur (FFI) placées sous le commandement du général Kœnig.

 

Pour retarder l'arrivée des renforts allemands au lendemain du débarquement de Normandie, les forces armées de la résistance mettent en œuvre les plans de sabotage des moyens de communication : Plan vert pour les voies ferrées, Plan violet pour les lignes téléphoniques et Plan bleu pour les installations électriques.

 

Les parachutages s’intensifient. En deux mois, entre mars et avril 1944, 589 containers de matériel sont réceptionnés.

Dakota C47
Dakota C47

 

Dans la nuit du 6 au 7 juillet 44, pour la première fois en France occupée, se pose, sur Izernore, un Dakota, piloté par le Colonel HEFLIN, commandant l'unité de la 8ème Air Force U.S., chargé des opérations de ravitaillement de la Résistance.

 

Joseph Viallaz né le 27 avril 1886 fut nommé maire d'Hauteville le 10 juin 1944 et fusillé en juillet 1944 par l'ennemi
Joseph Viallaz né le 27 avril 1886 fut nommé maire d'Hauteville le 10 juin 1944 et fusillé en juillet 1944 par l'ennemi

 

Le 7 juin 44, le capitaine ROMANS-PETIT appelle à l'insurrection

 

Suite au débarquement allié du 6 juin 1944, Romans et ses hommes parviennent à prendre le contrôle d'un secteur s'étendant de Saint-Claude au nord à Hauteville au sud, et de Bellegarde-sur-Valserine à l'est à Neuville-sur-Ain à l'ouest. Le 8 juin, Romans proclame la IVème République à Nantua et restaure des institutions républicaines. La Résistance administre ce territoire libéré. Joseph Viallaz est nommé Maire d'Hauteville-Lompnes. Mais l'euphorie est de courte durée car les Allemands lancent une nouvelle opération militaro-policière d’envergure pour reprendre le contrôle du territoire et de ses axes de communication stratégiques.

 

 

 


Ce sont près de 6000 hommes qui sont déployés en trois groupes de combat pour avancer autour d’Oyonnax. Leurs ordres sont cette fois de ne pas faire de prisonnier, mais d’avoir recours à des mesures radicales. "Votre Résistance a voulu la « petite guerre », elle aura la « vraie guerre »" prévient un officier de liaison allemand aux autorités françaises.

 

La limite sud de ce secteur est âprement défendue par une centaine de maquisards (FTP ET FFI) qui a établi des barrages au col de la Lèbe, Ponthieu, Armix, Hostiaz, La Rochette, le Thiou. Durant 30 jours Allemands et maquisards s’affrontent dans des combats meurtriers : aux Catagnolles, à la Vieille Lèbe, aux Carrières. Ces combats se solderont par 4 blessés, 17 tués et 6 prisonniers qui seront fusillés ultérieurement.

 

 

Maquisards à Corlier
Maquisards à Corlier

Parachutage d'Échallon © archives d'André Maclet
Parachutage d'Échallon © archives d'André Maclet

Le 1er août 1944, à partir d’un petit poste de commandement à Montréal-la-Cluse des signaux radios sont envoyés durant toute la matinée pour guider les avions. À partir de 15h30, dans la prairie d’Échallon, 36 forteresses volantes Boeing B-17 encadrées d’une escorte d’avions chasseurs P-51 Mustang larguent en 3 vagues successives près de 400 tonnes de matériel ! Leur contenu est réparti entre le maquis et l’Armée Secrète déjà constitués, les F.T.P. (Francs-Tireurs et Partisans) et l’O.M.A. (Organisation Métropolitaine de l’Armée) en formation. Cette opération est restée comme un exemple emblématique de l’aide interalliée aux maquisards dans leur combat contre l’occupant nazi.

 

À partir de la deuxième quinzaine d'août, suite à des ordres de Koenig de juillet 1944, (commandant de l’Armée Secrète) des regroupements s'effectuent autour du Bugey et de Bourg, autour de Romans-Petit et de Jag (responsable des parachutage). La petite ville de Meximieux, située entre la plaine de l’Ain et la Dombes, devient à ses dépens un enjeu stratégique. La compagnie CHOUCHOU de Marcel VION (décédé durant cette bataille) et les compagnies F.U.J., MARTIN et GABRIEL viennent renforcer les troupes alliées et françaises débarquées en Provence et chargées de couper la route à l’ennemi.

 

 

21ème bataillon-2ème compagnie dans une cours de ferme à Brénod © archives Maguy  Havez
21ème bataillon-2ème compagnie dans une cours de ferme à Brénod © archives Maguy Havez

Lorsque troupes américaines et maquisards pénètrent dans Bourg-en-Bresse, l'armée allemande a déjà quitté la ville. La libération est proclamée sans effusion de sang. La population laisse éclater sa joie. Les maquisards défilent sous les acclamations de la foule. Ces scènes de liesse et de défilés se produisent dans d'autres villes du département tout au long du mois de septembre. Partout la liberté retrouvée est célébrée. Pour autant, la guerre n'est pas finie. Certains maquisards choisissent de poursuivre le combat au sein du 99e Régiment d'Infanterie Alpine ou dans la 1ère Armée. Dans les familles, la joie laisse souvent place à l'inquiétude. Chacun espère des nouvelles d'Allemagne et le retour des disparus. Ce n'est qu'à partir du printemps 1945, que prisonniers de guerre et déportés survivants commenceront à rentrer en France et vient alors le temps du souvenir.

 

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