Les croix et calvaires

À partir du XIe siècle, on élève des croix à l’entrée des villes et des villages, à la croisée des chemins, sur les places, dans les cimetières.

 

Les croix de chemin étaient implantées en bordure d’une voirie souvent à l’emplacement d’un lieu de culte païen pour en effacer les pratiques. Lorsqu’une croix était érigée dans un champ en bordure d’une voie, le terrain qui lui était réservé devenait en quelque sorte une fondation pieuse pour protéger les récoltes du paysan qui acceptait bien volontiers la gêne causée lors des labours. On plantait un ou deux arbres. C’était un coin de fraîcheur et l’occasion de faire une courte prière après ou avant le travail.

 

Certaines croix limitaient les communes, les seigneuries, les juridictions religieuses. Autrefois, les croix de chemins avec leurs abords,  étaient considérées comme des lieux d’asile inviolables, comme les églises. Le carrefour est aussi un lieu privilégié pour y implanter une croix entourée le plus souvent de tilleuls, symboles de fidélité.

 

Le calvaire est aussi un lieu de mémoire. Il rappelle la plupart du temps un événement particulier survenu à cet endroit.

 

Les familles, jusqu’à la fin du XIXe siècle, faisaient élever une croix " à la dévotion de... ". Les principales motivations des fondateurs sont la foi, leur adhésion au christianisme et leur dévotion envers la croix ; inciter le passant à méditer sur le mystère de la Rédemption et à prier pour le donateur. Les croix de cimetière sont la dernière station du défunt avant son ensevelissement.

 

Les Croix de Mission ont été érigées pour commémorer une manifestation appelée MISSION, destinée à entretenir et stimuler la foi des fidèles dans les villes ou les villages. Ces missions étaient prêchées par des prêtres missionnaires qui parcouraient le pays en organisant des cérémonies et des rassemblements importants aux cours desquels ils prêchaient d’une façon percutante et imagée. Il arrivait qu’à la fin de cette mission, on élevât une croix souvent en bois.

 

La plupart des Croix en fer que nous voyons au bord des routes sont relativement récentes et datent de la période post révolutionnaire. Mais il en existe de beaucoup plus anciennes. C’était le forgeron du village ou le maréchal-ferrant qui les réalisait. Ce sont de véritables chefs-d’œuvre de ferronnerie. Sur ces croix, réalisées en fer carré de 40 mm de section environ, on trouve le nom du forgeron ou ses initiales et la date d’érection avec des abréviations telles que  F.P.M. (fait par moy)  ou P.P.N. (priez pour nous) ou P.P.M. (priez pour moi) et le nom et le prénom du donateur. Elles peuvent être simples, c’est-à-dire une croix de fer haute de 2m50 à 3m50 scellée dans un socle en pierre enterré ou une petite dalle. Ces croix peuvent être au contraire très élaborées avec courbes, contre-courbes et les instruments de la passion. Elles peuvent être scellées dans un piédestal mouluré sur emmarchement. On trouve aussi des croix en fer pour remplacer celles en pierre, disparues par vandalisme ou par la révolution et des croix en fonte, notamment dans les cimetières.

 

Sur le plateau d’Hauteville-Brénod les croix sont très nombreuses et il est impossible d'en faire un panorama exhaustif. Chacune d'entre elles a son histoire. Certaines sont anciennes  (souvent XIXe) et il n'en reste parfois que le socle comme celle de Brénod. La plus ancienne est celle de la Pierre Taillée (1773) ; la plus originale est sans doute celle du hameau des Pézières, particulièrement travaillée et dont le pied représente une horloge.

 

Pour en savoir plus sur les croix vous pouvez consulter les Cahiers du Dreffia n°2 et 21