Matériaux et techniques

Pour survivre en montagne, les hommes ont dû se construire des abris solides en utilisant les ressources de leur environnement. La montagne, pays de forêts et de rochers, fournit deux matériaux principaux de construction, le bois et la pierre. À ces matériaux de base il faut ajouter le chaume, résidu de la culture de blé ou de seigle, abondamment utilisé autrefois comme matériau de couverture et la chaux pour servir de mortier. La ferme et la maison bugiste, telles que nous les voyons aujourd’hui, sont le fruit de ces utilisations.

 

Les charpentes et les cloisons en bois

Les édifices tirent profit de l’emploi à la fois de la pierre pour les fondations et les niveaux inférieurs et du bois pour la grange et la charpente.

 

La technique la plus élaborée consistait à réaliser une charpente assemblée composée de poutres et de poteaux contreventés (consolidés pour résister aux poussées du vent), entre ou contre lesquels sont insérées des planches. Cette technique nécessitait le débitage de planches, travail fastidieux qui était réalisé autrefois à la main, puis par les moulins à scie et enfin les scieries. Elle était employée pour la fermeture non jointive des espaces de granges. Ce système, permettait d’assurer une bonne ventilation du foin, pour compléter son séchage et éviter sa fermentation.

 

Les murs de pierre et la chaux

Les murs des parties habitées étaient renforcés par l’utilisation d’un mortier composé d’une charge et d’un liant. Cette technique permettait de les consolider et de les rendre plus étanche au froid, à l’air, à l’humidité et aux insectes.

 

La recherche de matériaux modelables, souples et qui pouvaient durcir, a conduit à l’utilisation dans notre région du sable et de la chaux. Elle était obtenue par cuisson de roches calcaires dans des fours appelés localement "raffours". Perméable à la vapeur d’eau, elle permet une bonne ventilation et un meilleur assèchement des murs. Elle était utilisée aussi pour la désinfection des étables. Selon la pureté du calcaire utilisé, cette chaux peut être aérienne (elle ne durcit qu’au contact de l’air par carbonatation), soit hydraulique (elle durcit en présence d’eau). La chaux est le matériau le plus adapté pour la construction de murs en pierres. Elle est aussi abondamment utilisée pour la réalisation des enduits, et pour l’exécution de décors peints.

 

Si l’architecture rurale a surtout été construite avec ces pierres irrégulières, non façonnées et assemblées au mortier de chaux, elle a aussi profité du travail des tailleurs de pierres, notamment pour la réalisation des linteaux et piédroits des différentes baies et pour le renforcement des angles de la construction.

 

Depuis 100 ans est apparu un nouveau matériau de construction, le ciment.

 

les toitures en chaume, en tavaillons puis en ardoises

Les toits étaient autrefois recouverts de chaume. Ce matériau, résidu de la récolte de blé ou du seigle, avait d’excellentes propriétés isolantes, ne coûtait rien, et était recyclable en litière. C’était, de plus, un matériau de couverture que les habitants pouvaient fabriquer, poser et entretenir eux-mêmes. Mais le chaume représente un risque d’incendie particulièrement redouté dans les villages où les granges regorgent de foin pendant l’hiver. Ce danger explique la disparition de ce matériau en moins de cent ans.

 

Il y avait aussi des toitures en bois. Les tuiles de bois étaient fendues pendant l’hiver à partir de morceaux d’épicéa ou de mélèze, à l’aide d’un outil métallique, pour conserver le fil du bois et son imperméabilité. On obtenait ainsi des planchettes de 15 à 20 centimètres de large. Elles se nommaient "tavaillons". Les petites tuiles de bois étaient clouées et pouvaient couvrir ainsi des toits assez inclinés, voire même servir de bardage. Certaines maisons, jusque dans les années 1900, pouvaient ainsi être entièrement en bois : plancher et murs en planche, charpente en bois et toiture en tavaillons.

 

L’ardoise a surtout été utilisée pour des bâtiments de prestige (châteaux, maisons bourgeoises, églises) car sa pose nécessite l’emploi de clous ou de crochets métalliques, rares et coûteux. Les progrès industriels du XIXe siècle et les nombreux incendies ont permis de l’utiliser aussi pour couvrir certaines habitations rurales, en remplacement du chaume.

 

Une particularité : les dreffia

 

 

 

 

 

Le terme "dreffia" est le nom patois des réserves à bois sous l'avant toit des habitations. C'est une sorte de balcon dont l'ossature repose sur des colonnes de pierre ou sur des piliers en chêne posés sur des dés en pierre.

On pouvait aussi y conserver les ruches ou effectuer des travaux à l'abri des intempéries.

 

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