Les artistes ou publications mentionnés en bleu ci-dessous figurent dans le livre  "Regards d'artistes sur le Plateau d'Hauteville-Brénod" paru pour les journées du patrimoine en septembre 2020.

 

L'art des illustrateurs

d'après le Musée des arts décoratifs

 

Intimement liée au domaine du livre, mais pas seulement, l'illustration est un vieux plaisir toujours bien vivant. De l'enluminure aux techniques imprimables du bois gravé, de la maîtrise des transferts photographiques à l’invention des impressions laser, l’illustration est, dans notre monde moderne, de plus en plus présente.

 

 

Naissance de " l'illustration "

Illustration de Max Morise du livre "Le mouvement perpétuel" écrit par Aragon et publié en 1926
Illustration de Max Morise du livre "Le mouvement perpétuel" écrit par Aragon et publié en 1926

 

Avant le XIXe siècle, on emploie guère le terme d’illustrateur, mais les techniques industrielles d’imprimerie développées de la fin du siècle, ouvrent à l’édition un nouveau public avide d’images, tant pour l’instruction que pour la distraction. Elle connait alors  un essor considérable avec le renouveau romantique avant d’atteindre son âge d’or avec la littérature surréaliste.

 

 

 

La lithographie (1796) et l’eau-forte sur acier fournissent des milliers d’images à des livres destinés à une nouvelle bourgeoisie, comme Courses pittoresques dans le Bugey édité en 1837 chez l'imprimeur Bottier ou les illustrations de Paul Morgon dans Les neiges d'antan, édité en 1878.

 

Elle permet aussi d’illustrer la presse, les magazines hebdomadaires d’actualité comme le Progrès illustré (1890). C’est alors que l’on put entreprendre l’illustration de grandes séries documentaires qui ont fait dire à Baudelaire que son époque avait le culte des images.

 

Au XIXe siècle, l'industrialisation de la reproduction de l'image dans l’imprimé fait naître le concept d’illustration. Une extraordinaire inventivité conduit à l’émergence de nouvelles techniques qui contribuent à façonner les pratiques culturelles de l’imprimé et à transformer les valeurs de l’image.

 

C’est dans ce contexte que s’affirme le passage de la gravure de reproduction à la gravure originale, que l’eau forte, devient un procédé "artiste" de prédilection, comme Le pont de Nantuy par Adolphe Appian, et que les principes du livre d’art à tirage restreint se répandent, en inventant des livres en forme de boîtes (Marcel Duchamp) ou de dépliants (La Prose du Transsibérien de Blaise Cendrars et Sonia Delaunay, 1913).

 

Et tandis que des artistes proclament la prépondérance du geste humain sur le mécanisme, certains découvrent les vertus artistiques de la photographie et de la photogravure et l’organisation de la production ouvrent une ère nouvelle, celle de l’affiche.

 


L'affiche, reine de la rue

L'affiche devient un média privilégié à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. C’est à cette période que l’affiche, bénéficiant du progrès des techniques d’impression lithographique, se transforme pour devenir le premier parmi les médias et permettra aux chroniqueurs du temps de qualifier l'affiche de "reine de la rue". L’application de la lithographie à l’affiche marquera l’étape la plus importante de son histoire.

 

Il faut attendre la venue de Jules Chéret (1836-1932) qui mérite d’être considéré comme le père de l’affiche moderne car il va jouer un rôle capital dans le changement de l’esthétique de l’affiche, en réussissant à donner à l’art mural la forme, qui le distingue des autres domaines de l’art pictural ; à la grisaille de l’affiche de librairie de Rouchon, il substitue un art élégant, plein de vie, de mouvement et de couleur. Chéret, Lautrec, Mucha, Marcel Lenoir, contribuent tous à cette richesse.

 

À la fin du siècle, la création s’essouffle et seul Cappiello représente la force vive de la publicité française. Son esthétique, basée sur l’arabesque, et les aplats de couleurs contrastées et frappantes renouvellent totalement l’art publicitaire.

 

Affiche de Charles Loupot (1937)
Affiche de Charles Loupot (1937)
Affiche de Géo Dorival (1928)
Affiche de Géo Dorival (1928)

 

Dans les années 70, la création en matière de publicité n’est plus l’affaire d’une personne comme cela était le cas jusqu’au début des années 60. Tous les styles se côtoient, sans véritable unité. Dans ces années-là et dans cette société marquée par la croissance et l'expansion économique, la publicité ne peut qu’être qu'efficace, elle n’a besoin d’être ni particulièrement créative, ni de très haute qualité.

 

Affiche de Pierre Bernard (2001) pour l'exposition sur Jules Grandjouan (1875-1968), 1er affichiste politique
Affiche de Pierre Bernard (2001) pour l'exposition sur Jules Grandjouan (1875-1968), 1er affichiste politique
Affiche de Bruno Théry pour le Festival de Jazz à Vienne (2017)
Affiche de Bruno Théry pour le Festival de Jazz à Vienne (2017)
Affiche de Cassandre (1929)
Affiche de Cassandre (1929)

Après la première guerre mondiale, une nouvelle vague, part à la recherche d’un nouveau langage, plus adapté aux temps nouveaux utilisant le dessin stylisé, les lignes de fuites et les  aplats de couleurs contrastées comme Géo Dorival, Charles Loupot ou Cassandre.

 

 

Affiche de Gil Formosa (1984)
Affiche de Gil Formosa (1984)

 

Les années 80 marquent une nouvelle étape. Commerciale, elle est un élément des campagnes publicitaire et en tant que telle, très largement assujetti au film publicitaire (les fêlés des pâtes Lustucru, la fourmi de Volkswagen). Elle n’est que l’élément de rappel du film.

Culturelle, elle voit triompher un graphisme vivant, dynamique, d’une grande qualité. Communication institutionnelle (État, collectivités locales, services publics), elle connaît à la fin des années 80 un développement particulier, témoignant de la force vive et de la qualité du graphisme français.

Affiche du ministère de la culture  (2018)
Affiche du ministère de la culture (2018)

Pour en savoir plus vous pouvez :

  • lire l'ouvrage  "Regards d'artistes sur le Plateau d'Hauteville-Brénod"
  • Consulter au fonds documentaire :
    • Les moulins du Bugey dans le haut Bassin de l’Albarine. Saint - Just - la -
      Pendue. Marcel Monnier. 2005.
  • Emprunter l'exposition "Regard d'artistes sur le Plateau d'Hauteville-Brénod"