Des moulins aux scieries

Dans le Bugey où le bois abonde, on désignait sous le terme de moulin aussi bien l’usine qui actionnait les scies que celle qui entrainait les meules. On appelait moulin à grain celui qui produisait de la farine, moulin à battre celui qui battait les céréales ou le chanvre. Celui qui faisait des planches, était appelé « moulin à scie ». Souvent ces trois activités étaient regroupées sur un même site, rarement sous le même toit, la farine et la sciure ne faisant pas bon ménage.

 

 


Sous l’Ancien Régime, seul le seigneur avait le privilège de posséder un moulin. Il fallut attendre la suppression des privilèges pour que tous les particuliers, moyennant une autorisation, puisse accéder à la possession d’un moulin. Les abus furent fréquents et de nombreux moulins à scie furent érigés dans ces conditions. C’est sur les territoires d’Hauteville, Lompnes et Cormaranche que les abus furent les plus nombreux.

 

Les propriétaires de moulins à scier répondaient aux besoins locaux et travaillaient pour les marchands de bois des villes. Peu à peu, ils se sont fabriqué une culture bois ainsi qu'une renommée de petits industriels de la campagne. Scieurs accomplis, leurs moulins sont devenus «Leurs scies». Une appellation toujours en vigueur aujourd'hui dans le milieu.

Cormaranche-en-Bugey et la filière bois

 

La commune  de Cormaranche en Bugey est un peu le cœur vivant de la filière bois du département. Elle accueille depuis 1993 la MFR (Maison Familiale Rurale) des métiers du bois, et depuis 2013, l’École technique du Bois et Visiobois, la maison départementale de la filière bois. Visiobois héberge les bureaux des salariés de FIB01 (Fédération Interprofessionnelle du Bois de l’Ain qui y a son siège depuis 2013), de l’animatrice des chartes forestières du Bugey et de l’animateur des COFOR01 (l’association départementale des Communes forestières de l’Ain).

 

À quelques dizaines de mètres, les deux centres de formation aux métiers du bois se font face. Tous deux dispensent des formations très complémentaires puisque l’un concerne ce que l’on appelle la 1ère transformation du bois (le sciage) et l’autre la deuxième transformation (charpente – menuiserie – couverture).

  • L’École technique du Bois accueille chaque année 30 à 35 jeunes et les prépare aux CAP conducteur ou mécanicien opérateurs de scierie, ainsi qu’à un Bac Pro technicien de scierie. La formation en atelier permet la réalisation de commandes pour des clients avec des équipements professionnels.
  • La MFR couvre un champ plus large en aval, avec trois pôles distincts : la charpente, la menuiserie et la couverture. Pour chacun, les diplômes délivrés sont le CAP et le Bac Pro. Ce dispositif est complété par une formation ingénieur spécialité bois (Bac+5).