Les Huaut, protestants, réfugiés et maîtres-orfèvres émérites

La dynastie des émailleurs Huaut est l’exemple type de ces artisans de génie, qui de confession  protestante, se sont exilés à Genève

Boîtier de montre vers 1700, Jean- Pierre et Amy HUAUD. Boîtier signé : Les deux frères (sic) / Huautfecit –

Une scène représente Aurore et Céphale peinte d’après une œuvre de Simon Vouet (1590-1649), gravée en 1642 par Dorigny, orne le fond. Le jeune chasseur, encore armé de sa lance, est enlevé par Aurore aidée par deux Amours. Ce boîtier est l’une des meilleures œuvres des Frères Huaud. La composition de la scène s’adapte particulièrement bien à la forme circulaire de la boîte. Les couleurs posées en multiples nuances, rose, grenat, violet, bleu, vert vif, jaune orangé, sont d’une grande richesse. 

 

 

Né à Châtellerault en 1612, Pierre Huaut, émigre dès 1630 à Genève. Apprenti chez Laurent, il devient compagnon bourgeois [l’étranger reçoit ou achète les lettres de bourgeoisie, ce qui lui permet de jouir de tous les droits politiques et économiques] en 1634, maître- orfèvre et peintre sur émail en 1671.

 

Sa prédilection pour l’utilisation d’émaux de couleurs vives assure la gloire des Huaut.

Pierre décore les boitiers des montres, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur (et même les cadrans), d’émaux représentant des sujets mythologiques, bibliques ou historiques empruntés aux tableaux de Léonard de Vinci, Pérugin, Raphaël, Le Brun, Mignard etc.

 

Les fils Huaut porteront l’art de l’émaillage destiné à l’horlogerie à son sommet.

Pierre (1647-1697), Jean Pierre (1657-1729) associé à son frère Amy (1657-1723) exercent à Genève et livrent les horlogers de toute l’Europe et du Pays de Gex.